La finance participative en plein boom !

La finance participative en plein boom !

La grande majorité des jeunes entreprises et plus particulièrement les entreprises innovantes vivent une phase d’amorçage compliquée. Cette étape cruciale est financée, en premier lieu, par les fondateurs, leurs proches (love money) ou encore des structures comme les incubateurs qui peuvent palier à certains besoins. Par la suite, interviennent les Business Angels, les fonds d’Amorçage, la BPI et dorénavant les plateformes de « Crowdfunding ». Ces plateformes de financement rassemblent une véritable communauté d’investisseurs sur internet et représentent un système qui monte en puissance et bouscule le monde de l’investissement des jeunes entreprises.

La finance participative accélère son expansion…
Démarré il y a quinze ans, le financement participatif est un système de plus en plus répandu et structuré, que ce soit sous forme de prêt, de don ou d’entrée dans le capital d’une PME. Avec 16.2 milliards de dollars récoltés en 2014 dans le monde, le financement participatif commence à s’imposer comme un véritable levier de l’économie réelle. Les montants ayant transités par une plateforme de financement participatif ont augmenté de 167% par rapport à l’an passé (Source : Etude annuelle du cabinet américain Massolution). Et pour 2015, ils pourraient encore doubler, à hauteur de 34.4 milliards de dollars.
Si le crowdfunding rafraîchit l’image de la finance la motivation des investisseurs reste classique : un haut rendement. De ce fait, les plateformes qui proposent du prêt attirent 68% de la collecte globale de 2014 soit 11.08 milliards de dollars (+223% sur un an). Cette finance « de l’ombre » est en plein boom depuis la crise financière, elle accumule 35 milliards de dollars d’encours.
En France, selon le baromètre de l’année 2013 et l’association financement participatif France, le crowdfunding profite d’une très belle croissance. On enregistre une collecte de 152 millions d’euros en 2014, soit près du double de l’année précédente avec 78.3 millions d’euros. Ces projets ont été financés par 1.3 million d’internautes.

Les américains friands du crowdfunding et une croissance remarquable en Asie
Avec une collecte de 9,46 milliards d’euros en 2014, les plateformes de financement participatif américaines sont les leaders du secteur. Cette année, la Chine rattrapera son retard en adoptant le micro-crédit et avec la plus grosse IPO de l’histoire des sociétés actives sur le web. La société chinoise Alibaba, leader mondial de la vente en ligne à destination des entreprises investit 163 milliards de dollars dans une plateforme de financement participatif de projets. Développée depuis avril 2015, Zhao Bao Cai est une plateforme de prêts qui permettent aux petites entreprises et aux particuliers d’emprunter directement aux investisseurs. Mais c’est l’Asie qui remporte la plus haute progression. Les montants levés ont progressé de 320% l’an passé, pour atteindre 3,4 milliards de dollars. Ainsi l’Europe (3,26 milliards de dollars collectés) et l’Asie font jeu égal.

Le crowdfunding à point nommé en Europe…
Actuellement, les banques bien qu’elles rentrent sur le terrain sont critiquées pour faire preuve d’une trop grande rigueur dans l’octroi de prêt. Cet endurcissement de la position des banques trouve son explication dans les effets de la crise financière. Il est une conséquence directe de la décision des autorités de régulation d’imposer des ratios de solvabilité plus importants afin d’éviter de nouvelles faillites. Ces contraintes figurent dans le Bâle III, qui obligent les banques à faire grimper leur ratio de fonds propres à 10% à fin 2018, ce qui leur permettra de rester solvables, même dans les «périodes de grave crise financière ».

« Peu de fonds sont prêts à prendre de tels risques et donc peu de start-up bénéficient de leur soutien … »

A la différence l’industrie du capital investissement qui se félicite des chiffres pour l’année 2014 particulièrement bons, tous les indicateurs du capital-risque ont viré au rouge, d’après les données publiées par l’AFIC (Association française des investisseurs en capital). Les fonds de capital-innovation, qui financent les premiers pas des start-up, ont investis 626 millions d’euros seulement l’an dernier, soit un recul de 2,5%. En 2013 déjà, l’AFIC avait qualifié les 642 millions d’euros investis par le capital-risque de montant « très insuffisant, ne permettant pas de faire face aux enjeux du financement de l’innovation en France. » A titre de comparaison, le capital-innovation américain avait investi 21,3 milliards d’euros la même année, soit 33 fois plus. Rapporté au poids des économies respectives, le capital-risque pèse donc 5,7 fois moins en France qu’aux Etats-Unis. Et malheureusement, cette situation ne va pas aller en s’arrangeant.

De plus, Le capital-risque dépare, avec des fonds levés en chute de près de 40%, à 828 millions d’euros. Une évolution de mauvaise augure pour la capacité du capital-innovation français à financer les start-up, au cours des prochaines années. « Nous devons être vigilants à ce sujet, compte tenu de la forte dynamique de création d’entreprises en France », a souligné Michel Chabanel, lors d’une conférence de presse, le mardi 24 mars dernier.